A l’horizon jonché des cadavres des jours,
La plaine est là, le temps sème ses escarbilles
Eclatant dans le soir comme autant de faucilles
Coupant les derniers liens des ultimes amours !
Quand, du profond de soi, disparaît l’espérance,
Et que la nuit, d’un coup, vient remplacer le jour,
Qu’on ne sait plus de qui écouter le discours
Dont le dernier écho semble une médisance,
La douleur lancinante, au fond du cœur s'installe,
Elle s’arroge tout dont elle devient maître.
Alors quand on la sent, tout soudain, apparaître,
Inutile d’aller chercher d’autre vestale !
En s’emparant de vous, c’est elle qui ordonne,
Elle vous avilit, vous bastonne pour rien,
Vous voudriez alors être déjà demain,
Mais c’est elle qui tient, désormais la couronne !